Page:Stevenson - Catriona.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

four, par contre, nous représente l’habitant de la basse Écosse (Lowlander), plus calme, endurant, économe, lent à s’offenser, mais plus lent encore à pardonner, rusé, bavard et incapable de garder un secret. Et quant à ses héroïnes, Joanna Sedley, Flora Gilchrist, Catriona Drummond, elles incarnent dignement les qualités distinctives de la femme écossaise : l’énergie unie à la grâce, la franchise et la modestie, la fidélité et le dévouement poussé jusqu’au sacrifice.

Le roman de Catriona fait suite à Kidnapped, mais forme un tout indépendant. C’est le récit des aventures de David Balfour. Celui-ci, enrichi par l’héritage d’un oncle qui le détestait, s’efforça de sauver la tête de son ami Alan Breck, partisan des Stuarts, compromis dans un procès politique et particulièrement visé par l’avocat général Prestongrange, magistrat dévoué à la dynastie de Hanovre. Il s’éprend de Catriona, fille d’un certain James Drummond, ancien soldat jacobite, qui, en proie à la misère, s’est vendu comme espion au parti gouvernemental. Cette jeune fille a l’âme aussi pure et aussi noble que celle de son père est basse et vénale. Tout le roman roule sur les péripéties du procès capital intenté à Alan Breck et sur l’amour de David pour Catriona, qui est éprouvé par mille contretemps.

On voudra lire ce roman, qui abonde en épisodes gracieux et terribles, dans l’élégante version que vient d’en faire Jean de Naÿ. Le traducteur n’en est pas à son coup d’essai ; il a déjà fait passer dans