Page:Stevenson - Catriona.djvu/101

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être à chaque instant dans la rue des amis ignorés, sans en être plus avancé pour cela.

J’en étais là de mes réflexions, quand un monsieur m’effleura au passage, me jeta un regard significatif et tourna aussitôt dans une impasse ; c’était Stewart l’avoué. Bénissant ma bonne fortune et la réponse que me donnait la Providence, je le suivis avec empressement. Je le vis à l’entrée d’un escalier, de là, il me fit signe de nouveau et disparut à l’intérieur. Je montai après lui jusqu’au septième et je le trouvai au seuil d’une porte dont il poussa le verrou quand nous fûmes entrés. Cette maison était entièrement vide ; c’était un immeuble dont Stewart était le gérant.

« Nous allons nous asseoir par terre, dit-il, mais nous sommes ici en sûreté tout le temps nécessaire, et j’avais hâte de vous revoir, monsieur Balfour.

— Comment va Alan ? demandai-je.

— Très bien. Andie doit le prendre mercredi prochain sur la plage de Gillane. Il aurait bien voulu vous dire adieu, mais, par le temps qui court, j’ai pensé qu’il valait mieux s’abstenir de cette rencontre. Cela m’amène au point important : où en sont vos affaires ?

— On m’a annoncé ce matin que mon témoignage sera accepté et que je devrai me rendre à Inverary avec l’avocat général.

— Ouais ! s’écria Stewart, je n’en crois pas un mot !

— Moi aussi j’ai des doutes, répondis-je, mais j’aimerais à connaître les raisons des vôtres.

— Eh bien, je vous le dis sans phrases : je suis fou de colère ! Si de mes mains je pouvais renverser leur gouvernement, je le déracinerais comme un pommier mort. Je suis le conseil du comté d’Appin et celui de James Stewart, et il est de mon devoir de défendre la vie de mon parent. Écoutez ce qui se passe et je vous ferai juge. Ce qui leur importe le plus, n’est-ce pas ? c’est de