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Page:Stevenson - Catriona.djvu/128

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XII

NOUVELLE EXPÉDITION AVEC ALAN


Il était environ deux heures du matin ; il n’y avait pas de lune, un fort vent d’ouest chassait les nuages et nous commençâmes notre voyage par une nuit aussi noire que celle que pourrait souhaiter un fugitif ou un assassin. La blancheur du chemin nous guida dans la ville endormie de Broughton, puis, de là, à travers le village de Picardy, à côté de mon ancienne connaissance, le gibet des deux voleurs. Un peu plus loin, nous eûmes pour phare une lueur qui éclairait une des hautes fenêtres de Lechend. Nous guidant d’après cette indication, mais bien au hasard pourtant, nous poursuivîmes notre route à travers le pays, non sans fouler les moissons ou trébucher contre les arbres. Nous arrivâmes enfin à la région marécageuse de Figgate Whins ; là, sous un buisson de genêts, nous nous étendîmes pour sommeiller le reste de la nuit.

Vers cinq heures, le jour nous éveilla, la matinée était superbe, le vent soufflait toujours, mais les nuages avaient tous fui vers l’Europe. Quand j’ouvris les yeux, Alan était déjà levé et se souriait à lui-même. Je pus le regarder la première fois à cet instant depuis notre séparation et je le contemplai avec joie. Il portait le même