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« Je vous renvoie la balle, dit-il, mais il y a ce proverbe : « Belle soirée prépare beau lendemain. » Monsieur David, vous êtes destiné à retrouver ces jeunes gens dans la vie ; si vous persévérez dans vos manières arrogantes, je crains que vous ne vous attiriez bien des difficultés.

— À quoi bon faire une bourse de soie avec une oreille de truie ? »

Un matin, le 1er octobre, je fus réveillé par l’arrivée d’un courrier dans la cour ; de ma fenêtre, je le vis descendre de cheval et je constatai qu’il avait dû aller vite. Un moment après, Prestongrange m’envoya chercher et je le trouvai en robe de chambre et bonnet de nuit, ses lettres étalées devant lui.

« Monsieur David, dit-il, j’ai des nouvelles pour vous ; elles concernent des amis dont je vous soupçonne de n’être pas fier, car vous ne faites jamais allusion à leur existence. »

Je dus rougir en entendant ces paroles.

« Je vois que vous comprenez, continua-t-il, vos joues l’attestent, et je vous fais mon compliment sur votre bon goût en matière de beauté. Mais savez-vous, monsieur David, que celle dont nous parlons est une fille très entreprenante ? elle arrive à tout ce qu’elle veut. Le gouvernement de l’Écosse paraît impuissant à l’arrêter, comme cela a été le cas dernièrement pour un certain M. David Balfour. Ne feraient-ils pas tous deux une bonne paire ? La première fois que cette jeune personne se mêle de la politique… Mais je ne dois pas vous raconter l’histoire, les autorités ont décidé que vous l’apprendriez autrement et par un narrateur plus amusant. Ce fait nouveau est sérieux cependant et il faut bien que je vous dise que cette demoiselle est pour le moment en prison. »

Je poussai un cri.