Page:Stevenson - Catriona.djvu/211

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êtes revenu chez mon papa où vous vous êtes montré très martial, puis vous avez disparu dans des royaumes inconnus, dans les environs du Bass Rock, « les fous » vous semblant peut-être plus agréables que les belles demoiselles. »

Malgré son ton railleur, la bonté brillait dans ses yeux et j’espérais qu’elle allait me donner des nouvelles de Catriona.

« Vous vous moquez de moi, dis-je, et je n’en vaux pas la peine ; soyez plutôt bonne, je vous en prie ; il n’y a qu’une chose dont je me soucie maintenant, c’est de savoir où est Catriona ?

— Lui donnez-vous ce nom-là en face, monsieur David, demanda-t-elle ?

— Je n’en suis pas très sûr, dis-je, en hésitant. C’est ce que je ne ferais pas avec un étranger, en tout cas.

— Et pourquoi vous intéressez-vous tant à cette jeune fille ?

— Je la croyais en prison.

— Bien ; mais vous savez maintenant qu’elle n’y est plus, que vous faut-il davantage ? Elle n’a pas besoin d’un cavalier.

— C’est moi qui ai besoin d’elle, madame.

— Allons, voilà qui est mieux ; mais regardez-moi bien, ne suis-je pas plus jolie qu’elle ?

— Je le reconnais bien volontiers, vous n’avez pas de rivale en Écosse.

— Et, c’est à moi que vous venez demander l’adresse de Catriona ! Vous ne savez pas faire la cour aux dames, monsieur Balfour !

— Mais, mademoiselle, dis-je, vous avouez qu’il y a autre chose en ce monde que la beauté ?

— D’où je dois conclure que si je suis la plus belle, je ne suis peut-être pas la plus aimable ?

— D’où vous devez conclure que je suis comme le coq