Page:Stevenson - Catriona.djvu/305

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cachet et voici ce que je reçus ; les premières pages étaient naturellement de l’écriture de James More :

« Cher monsieur,

« Votre aimable envoi m’est heureusement parvenu et je vous en accuse réception. Tout sera scrupuleusement dépensé pour ma fille qui se porte bien, et me prie de la rappeler au souvenir de son ami. Je la trouve un peu mélancolique, mais j’espère avec l’aide de Dieu la voir se remettre. Notre vie est très solitaire, mais nous nous consolons en chantant les airs de nos chères montagnes et aussi par nos promenades au bord de la mer, de cette mer qui baigne les côtes d’Écosse ! Certes, j’aimerais mieux revenir au temps où je gisais avec cinq blessures sur le champ de bataille de Gladsmuir ! J’ai obtenu un emploi ici, dans le haras d’un gentilhomme français, et mon expérience y est très appréciée. Mais, mon cher monsieur, les appointements sont si minimes que je serais honteux de vous en dire le chiffre ; cela rend encore plus nécessaires vos généreux envois ; j’en suis bien reconnaissant pour ma fille et je suis persuadé que la vue d’anciens amis lui serait plus salutaire encore.

« Je suis, cher monsieur,
« Votre affectueux et dévoué serviteur,
« James Mac Gregor Drummond. »

Au-dessous, je trouvai une ligne de Catriona : « Ne croyez rien de ce qu’il dit : tout cela n’est qu’un tissu de mensonges ».

C. M. D.

Elle s’était décidée à ajouter ce post-scriptum sans doute après avoir été tentée de supprimer la lettre, car celle-ci arriva en retard, et une troisième la suivit de près. Entre les deux, j’avais eu la joie de revoir Alan qui égaya ma vie par sa joyeuse conversation. Il m’avait