Page:Stevenson - Catriona.djvu/328

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apporta au salon pour lui être présentés, et on vous dit qu’il se nommait M. Jamieson. Alan Balfour a-t-il oublié ce qu’il fit ce soir-là, à la prière de M. Jamieson ? C’était un acte compromettant pour lequel, d’après la loi, il méritait d’être pendu : il s’agissait de boire à la santé du roi exilé de l’autre côté de la Manche ! N’était-ce pas un drôle de procédé dans la maison d’un whig ? Mais M. Jamieson avait tous les privilèges et aurait mis impunément le feu à mes greniers. En France, on l’appelle le chevalier Stewart.

Et maintenant que l’histoire de David et de Catriona Balfour est terminée, je vais vous surveiller de près ces jours-ci, mes enfants, et je verrai si vous êtes assez hardis pour vous moquer de vos parents. Il est vrai qu’ils ne furent pas toujours aussi sages qu’ils eussent dû l’être et qu’ils se sont fait de la peine bien inutilement, mais vous vous apercevrez bientôt en grandissant que miss Barbara et master Alan auront de la peine à faire mieux que leurs père et mère. La vie est une vraie comédie. On parle des anges qui pleurent ; j’ai toujours pensé, au contraire, qu’ils se tiennent les côtes en voyant ce qui se passe sur notre globe ; mais je m’étais promis de dire toute la vérité, quand j’ai entrepris cette histoire, et j’ai tenu ma promesse.