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Page:Stevenson - Catriona.djvu/60

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V

CHEZ L’AVOCAT GÉNÉRAL


Le jour suivant, dimanche 27 août, j’eus l’occasion longtemps désirée d’entendre quelques-uns des fameux prédicateurs d’Édimbourg que m’avaient déjà fait connaître les récits de M. Campbell. Hélas ! il m’aurait servi tout autant d’être à Essendean écoutant le digne homme ; j’étais distrait par le tumulte de mes pensées qui me ramenaient toujours à l’entrevue de la veille. J’étais bien moins frappé des paroles du prêtre que du spectacle de la foule qui se pressait dans les églises et qui me représentait, vu mes dispositions d’esprit, le public d’un tribunal le jour des assises. J’eus surtout cette impression à West Kirk, à cause des trois rangs de galeries qu’on voit dans cette église. J’allai là dans le vain espoir d’y découvrir miss Drummond.

Le lundi matin, j’entrai pour la première fois de ma vie chez un barbier et je fus satisfait du résultat. De là, je me rendis chez lord Prestongrange, je trouvai à la porte le piquet de soldats attendant le prisonnier ; les armes brillant au soleil marquaient la rue d’une tache claire. Je cherchai du regard la demoiselle et ses montagnards, mais elle ne parut pas. J’entrai, et je ne fus pas plus tôt dans l’antichambre où j’avais attendu la