Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/134

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J’arrivais à peine à comprendre ce que disait le capitaine, et j’ai dû lui répondre au hasard.

Aussitôt que nous fûmes arrivés tout contre le brick, alors que je restais là, ébahi devant la hauteur du navire, le grondement sonore des flots qui battaient ses flancs et les cris divertissants des marins, Hoseason déclara que lui et moi nous devions monter les premiers à bord et donna l’ordre de lancer un palan de la grande vergue.

Je me sentis donc brusquement hissé en l’air et amené sur le pont, où le capitaine, debout, m’attendait.

Aussitôt il glissa son bras sous le mien.

Je restai là un instant, éprouvant un peu de vertige dû à la mobilité de tout ce qui m’entourait, éprouvant peut-être un peu de frayeur, mais néanmoins enchanté au plus haut degré à ce spectacle de tant de choses inconnues.

Le capitaine, pendant ce temps-là, m’indiquait les plus étranges de toutes, me les désignant par leur nom et leur usage.

— Mais… Où est mon oncle ? demandai-je soudain.

— Eh ! fit Hoseason en prenant tout à coup un air féroce, voilà la chose.

Je me sentis perdu.

De toute ma force je me dégageai de son étreinte et courus vers les pavois.

Et je ne me trompais pas.

J’aperçus dans le bateau qui s’éloignait et se dirigeait vers la ville, mon oncle assis à la poupe.

Je me mis à crier de toutes mes forces : « Au secours ! à l’assassin ! » d’une voix si perçante que les deux rives de l’ancrage en retentirent, et que mon oncle se retournant sur le banc qu’il occupait dans la yole, me