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Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/159

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— En France ? dit le capitaine. Non, monsieur ; cela, je ne puis pas le faire, mais à l’endroit d’où vous venez — cela, nous pouvons en causer.

Et, malheureusement, alors il m’aperçut debout dans un coin, et m’envoya aussitôt à la cuisine chercher de quoi souper pour le gentleman.

Je vous réponds que je ne fus pas long, et quand je revins, je vis que le gentleman avait tiré de dessous son gilet une ceinture servant de bourse, et qu’il avait aligné une ou deux guinées sur la table.

Le capitaine considérait tantôt les guinées, tantôt la ceinture, tantôt la figure du gentleman, et il me sembla qu’il était allumé.

— La moitié de cela, s’écria-t-il, et je suis votre homme.

L’autre remit les guinées dans la ceinture, et la ceinture autour de son corps.

— Je vous ai dit, reprit-il, que pas un penny de cet argent n’est à moi, il appartient à mon capitaine.

Sur ce mot, il porta la main à son chapeau.

— J’admets bien que je serais un imbécile si je refusais d’écorner un peu la somme pour sauver le reste. Je me regarderais comme un chien si je faisais payer ma carcasse trop cher. Trente guinées pour me mettre à terre, ou soixante, si vous me transportez jusqu’au Loch Linnhe ? Prenez cela si vous voulez, sinon, faites ce qui vous plaira.

— Oh ! mais, dit Hoseason, si je vous livre aux soldats ?

— Vous ferez une sotte affaire, dit l’autre. Mon chef, je dois vous le dire, a ses biens confisqués comme tous les honnêtes gens d’Écosse. Son domaine est entre les mains de cet individu qu’on nomme le roi George, et ce sont ses officiers qui touchent les revenus ou qui tâ-