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— Capitaine, si vous apercevez un pavillon, ce sera à vous de vous esquiver. Maintenant, comme je sais que vous êtes un peu à court d’eau-de-vie dans le gaillard d’avant, je vous offrirai un échange : une bouteille d’eau-de-vie contre deux seaux d’eau.

Ce fut la dernière clause du traité. On l’exécuta scrupuleusement de part et d’autre.

Cela nous permit, à Alan et à moi, de laver la dunette et de n’avoir plus sous les yeux les traces de ceux que nous avions tués.

Quant au capitaine et à M. Riach, ils purent goûter un instant de ce qu’ils appelaient le bonheur. Ils eurent à boire.


CHAPITRE XII

J’ENTENDS PARLER DU RENARD ROUGE


Avant que nous eussions terminé le nettoyage de la dunette, une brise se leva un peu au nord-est ; elle balaya la pluie et fit reparaître le soleil.

Ici je dois donner quelques explications que le lecteur ferait bien de suivre sur une carte.

Le jour où le brouillard nous avait enveloppés et où nous avions coulé la barque d’Alan, nous avions parcouru le Petit Minch.

À l’aube qui suivit la bataille, le calme nous surprit à l’est de l’île de Canna ou plutôt entre cette île et celle d’Eriska qui forme un anneau de la chaîne des Long Islands.