Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/244

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Tels étaient les doutes qui se présentaient à moi, plus pressants que jamais.

Pendant que j’étais assis, réfléchissant ainsi, un bruit d’hommes et de chevaux m’arriva à travers bois, et bientôt après, au tournant de la route, quatre voyageurs apparurent.

En cet endroit, elle était si étroite et si rude, qu’ils avançaient un à un, conduisant leurs chevaux à la main.

Le premier était un gentilhomme de haute taille, aux cheveux rouges, à l’air impérieux, à la figure échauffée.

Il tenait à la main son chapeau, dont il se servait pour s’éventer, car il était accablé par la chaleur.

Le second était un légiste, à en juger par son costume noir et soigné et à sa perruque blanche.

Le troisième était un domestique, et était en partie vêtu en étoffe de tartan. Cela montrait que son maître était ou bien un outlaw, ou bien au contraire un personnage des mieux vus par le gouvernement, car l’Acte interdisait le port du tartan.

Si j’avais été plus versé en ces sortes de choses, j’aurais reconnu, dans les couleurs du tartan, celles d’Argyle ou de Campbell.

Le serviteur avait une valise de belle taille attachée par des courroies sur son cheval, et un filet rempli de citrons destinés à aromatiser le punch, suspendu au pommeau de la selle, comme c’était l’usage chez la plupart des voyageurs gourmands, dans cette partie du pays.

Quant au quatrième, qui fermait la marche, j’avais déjà vu de ses pareils, et je reconnus immédiatement que c’était un officier du Shériff.

Dès que j’eus aperçu ces gens qui arrivaient, je pris aussitôt mon parti (et je ne saurais en donner d’au-