Aller au contenu

Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/277

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je crois pouvoir dire qu’il était environ neuf heures du matin, quand je fus brusquement éveillé.

Alan m’avait mis la main sur ma bouche.

— Chut ! Vous ronfliez, chuchota-t-il.

— Eh bien ? dis-je surpris de son air inquiet et sombre, et pourquoi pas ?

Il regarda par-dessus le bord du rocher et me fit signe de l’imiter.

Il faisait alors grand jour, un jour sans nuage et très chaud.

La vallée se voyait aussi nettement que dans un tableau.

À environ un demi-mille en amont, se trouvait un camp d’habits rouges.

Un grand feu flambait au milieu, et quelques soldats y faisaient la cuisine.

Tout près, au sommet d’un rocher presque aussi haut que le nôtre, se tenait debout une sentinelle dont le soleil faisait briller les armes.

Sur toute la route qui descendait le long de la rivière étaient disposées d’autres sentinelles, plus rapprochées dans certains endroits, plus espacées dans d’autres.

Quelques-unes, comme la première, étaient postées sur des points élevés.

D’autres, enfin, placées sur le terrain horizontal. Elles faisaient le va-et-vient et se rencontraient à mi-chemin.

Plus haut, vers le fond de la vallée, où le terrain était plus découvert, la chaîne de poste se continuait par des cavaliers que nous pouvions voir au loin se mouvant en deux sens.

Plus bas, en aval, c’était encore de l’infanterie, mais comme le volume du cours d’eau était très grossi par le confluent d’un fort ruisseau, les soldats étaient plus