Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/336

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Il n’y avait pas de grand clan qui y fît la loi.

Ce pays était plein de petits sous-clans qui s’y disputaient le terrain, de débris de clans désagrégés de ce qu’on nomme des gens sans chef, qui avaient été chassés dans la région sauvage avoisinant les sources du Forth et du Teith, par l’extension qu’avaient prise les Campbells.

Il y avait là des Stewarts et des Maclarens, ce qui revenait au même, car les Maclarens suivaient en guerre le chef d’Alan, et ne formaient qu’un clan avec Appin.

Il y avait là aussi un grand nombre de gens appartenant à cet antique clan des Mac Gregors, proscrit, dépouillé de son nom, et qui avait tant de sang sur les mains.

Ils avaient toujours été mal vus ; ils l’étaient encore plus, maintenant, car ils n’avaient plus de parti, plus de côté auquel ils pussent s’appuyer dans toute l’étendue de l’Écosse.

Leur chef, Mac Gregor de Macgregor, était en exil. Celui qui avait le commandement immédiatement au-dessous de lui, sur ceux d’entre eux qui se trouvaient à Balquidder, James More, fils aîné de Rob Roy, attendait son jugement dans le château d’Édimbourg.

Ils étaient donc en très mauvais termes avec les Highlanders, avec les gens des Basses-Terres, avec les Grahams, avec les Maclarens, avec les Stewarts, et Alan, qui faisait siennes les querelles de tous ses amis, si éloignés qu’ils fussent, était extrêmement désireux de les éviter.

Le hasard nous servit à merveille. La maison où nous étions était à des Maclarens.

Alan y fut accueilli chaudement, non seulement grâce à son nom de clan, mais encore grâce à sa réputation.