Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/362

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion


CHAPITRE XXVII

JE ME RENDS CHEZ M. RANKEILLOR


Le lendemain, il fut convenu qu’Alan s’occuperait, comme il l’entendrait, jusqu’au coucher du soleil, mais qu’aussitôt après, il attendrait dans les champs près de la route, aux environs de New-Halls, et n’en bougerait pas d’un pas jusqu’à ce qu’il m’entendît siffler.

Tout d’abord, je lui proposai de siffler, comme signal, l’air de : « Charmante maison d’Airlie », celui que je préférais ; mais il objecta que cette chanson était connue de trop de monde, et que le premier valet de charrue pouvait la siffler sans intention.

Pour la remplacer, il m’apprit quelques mesures d’un air des Hautes-Terres, qui m’a trotté dans la tête depuis cette époque, et qui y restera probablement jusqu’au jour de ma mort.

Toutes les fois qu’il me revient, il me reporte aux derniers jours de ma situation incertaine ; je revois Alan assis au fond de l’auberge, sifflant et marquant la mesure du doigt, pendant que les lueurs grises de l’aube commencent à éclairer sa figure.

J’étais dans la grande rue de Queen’s ferry avant que le soleil fût levé.

C’était un bourg régulièrement bâti, avec des maisons en bonne pierre, un bon nombre avec des toits d’ardoises.

L’hôtel de ville n’était pas aussi beau que celui de Peebles, à ce qu’il me parut, et la rue n’avait pas aussi