Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/383

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— Monsieur, lui dit-il avec raideur, cela importe d’autant moins que nous nous rencontrons ici pour atteindre un certain but, qui est de faire rendre à M. Balfour ce qui lui appartient, et d’après ce que je vois, il est peu probable que nous ayons par la suite quelque autre chose de commun.

— Et c’est plus que je ne devais attendre, monsieur Thomson, répondit Rankeillor d’un ton cordial.

Or, maintenant que vous et moi nous jouerons les rôles essentiels dans cette entreprise, je crois que nous ferons bien de nous entendre sur tous les points.

Pour cela, je vous demanderai de m’offrir votre bras.

Comme il fait sombre et que je n’ai pas mes lunettes, je ne distingue pas très bien la route.

Pour vous, monsieur David, vous trouverez certainement la conversation de Torrance fort amusante.

Permettez-moi seulement de vous rappeler qu’il est absolument inutile de lui en dire davantage sur vos aventures avec monsieur........ Ahem !..... Thomson.

Ils prirent donc les devants, en causant avec beaucoup d’animation.

Torrance et moi, nous formions l’arrière-garde.

Il faisait tout à fait nuit quand nous arrivâmes en vue de la maison de Shaws.

Il était alors plus de dix heures.

La nuit était sombre et douce, et un agréable vent du sud-ouest fit bruire les feuilles et couvrit le bruit de notre approche.

Quand nous fûmes tout près, nous n’aperçûmes pas le moindre filet de lumière dans toute la maison.

Selon toute vraisemblance, mon oncle était déjà couché, et c’était ce qui favorisait le plus notre projet.

Nous échangeâmes à voix basse nos derniers accords à une cinquantaine de yards de là.