Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/393

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pas eu de roi Thomson, ou du moins comme sa gloire n’est point encore arrivée à mes oreilles, j’ai pensé que vous aviez voulu parler de votre nom de baptême.

Un coup de poignard comme celui-là, c’était bien ce qu’Alan devait ressentir le plus vivement, et j’avouerai volontiers qu’il le prit de très mal.

Il ne répondit pas un mot ; mais il alla jusqu’au fond de la cuisine, s’assit et se mit à bouder.

Il me fallut aller le chercher, lui prendre la main, le remercier en lui attribuant le principal rôle dans le succès de mon affaire.

Il eut d’abord un faible sourire, et finit par se décider à reprendre sa place au milieu de nous.

Pendant ce temps-là, on avait rallumé le feu, et débouché une bouteille.

On tira du panier tout ce qu’il fallait pour un bon souper, auquel Torrance, Alan et moi nous fîmes honneur.

Le légiste et mon oncle s’étaient retirés dans la pièce voisine pour traiter de l’arrangement.

Ils y restèrent enfermés pendant une heure.

Au bout de ce temps, ils s’étaient mis d’accord.

Mon oncle et moi, nous signâmes en bonne et due forme une convention.

D’après sa teneur, mon oncle exprimait sa reconnaissance à M. Rankeillor pour son intervention et promettait de me payer les deux tiers du revenu des Shaws.

Ainsi le mendiant de la ballade avait retrouvé son foyer, et cette nuit-là, quand je me couchai sur les coffres de la cuisine, j’étais un homme riche, et j’avais un nom à moi dans le pays.

Alan, Torrance et M. Rankeillor dormirent sur leurs dures couchettes, et même ils ronflèrent.