rapprochait, et le souvenir de tous les jours passés pesait tristement sur nous.
À la vérité, nous parlâmes de ce qu’il y avait à faire.
Il fut décidé qu’Alan resterait dans le comté, habiterait tantôt à un endroit, tantôt à l’autre, mais qu’une fois par jour il se rendrait à un certain endroit, où je serais en mesure de communiquer avec lui, soit en personne, soit par l’intermédiaire d’un messager.
En attendant, je devrais m’enquérir d’un certain légiste, qui, étant un Appin Stewart, méritait toute confiance.
Son rôle à lui consisterait à trouver un vaisseau et à assurer à Alan un passage sûr par mer.
La chose à peine conclue, il nous sembla que la parole nous manquait.
J’avais beau essayer de plaisanter avec Alan sous le nom de M. Thomson, et lui de me railler sur mes habits neufs et mon domaine. On eût très bien vu alors que nous étions plus disposés à pleurer qu’à rire.
Nous prîmes le sentier qui passe par-dessus la colline de Corstorphine, et quand nous arrivâmes à l’endroit appelé « Repose-toi et remercie », que nous vîmes au-dessous de nous les marais de Corstorphine, et devant nous la Cité et le château sur sa hauteur, nous nous arrêtâmes tous deux car nous savions, sans avoir besoin d’échanger un mot, que nous étions arrivés à l’endroit où nos routes se séparaient.
Alors, Alan me répéta ce qui avait été convenu entre nous, l’adresse du légiste, l’heure de la journée où je retrouverais mon compagnon et les signaux qui devaient être faits par la personne qui le chercherait.
Je lui donnai tout l’argent que j’avais sur moi (une ou deux guinées, remises par M. Rankeillor) pour qu’il ne mourût pas de faim en attendant.