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eux plus d’esprit écossais que n’importe quelle œuvre anglaise.

Après avoir si bien travaillé, Stevenson s’accorda un voyage à Paris avec M. et Mme Low. Le peintre était un de ses amis d’autrefois et ils prirent un double plaisir à parcourir ensemble la ville où ils avaient passé des journées si gaies. Ils visitèrent de compagnie Rodin, mais durent s’abstenir d’un voyage en bateau sur le Rhône qu’ils avaient rêvé. Au retour à Bournemouth, en automne, ils y trouvèrent M. Thomas et sa femme installés pour l’hiver. La santé de l’ingénieur déclinait tous les jours. En février, sa femme réussit à l’emmener à Torquay, mais à la mi-août il dut regagner Édimbourg et, le 6 mai, il était si mal que Louis dut partir en hâte pour recueillir son dernier soupir. Dans l’élan de son chagrin, le romancier se refusa à prendre les précautions auxquelles il était sans cesse obligé et rentra seulement à Bournemouth après les funérailles, épuisé de fatigue.

La mort de son père changeait l’existence de Robert Louis. Mme Thomas Stevenson n’avait nulle raison de ne pas suivre son fils et sa bru là où ils iraient résider. La lutte avec la maladie si difficilement soutenue depuis plusieurs années semblait nécessiter un nouveau déplacement. Les médecins parlaient d’envoyer Stevenson dans un sanatorium des Indes ou dans le Colorado. Le 20 août, Stevenson allait à Londres hâter les derniers préparatifs et faire ses adieux à ses