Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/69

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pendance des États-Unis. Le roi s’était associé avec enthousiasme à la fête ; c’était une occasion de beuverie. Tout le peuple de Butaritari avait imité son roi et le règlement des comptes avec les marchands américains avait soulevé quelques difficultés. Stevenson se vit confondu dans la bagarre, assailli à coups de pierre. Fort heureusement le roi revint à la raison, prononça le tabou contre les alcools, et chez Maka, missionnaire hawaïen, les voyageurs purent voir en paix les danses nationales et donner des représentations de lanterne magique.

Après une courte visite à Nonuti, le schooner gagna l’île Apemama où régnait alors le despote Tembinok qui ne permettait l’entrée de ses États à aucuns blancs. Par faveur exceptionnelle, il autorisa le débarquement et favorisa leur installation. Tembinok fut ainsi leur hôte pendant plusieurs semaines, si bien que l’approche de leur départ parut beaucoup affecter le potentat. Quand il avait perdu son père, disait-il, il n’avait pas éprouvé un chagrin plus vif. Un soir, il retint M. Osbourne sur la terrasse, et, en fumant sa pipe, lui exprima sa douleur de voir partir de si braves gens. Il finit par pleurer, consolé par les caresses de ses femmes qui en agissaient avec lui comme avec un enfant angoissé.

Le jour du départ se leva, enfin, et le schooner vogua vers Samoa. Le 7 décembre, on entra dans le port d’Apia, capitale de l’île Upolu. Le schooner avait fini son rôle.

Stevenson loua un cottage dans un hameau à