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Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/87

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Cela commençait par un vieux général à face rougeaude et cela finissait par la compagnie de Grenadiers coiffés de leurs bonnets de pape.

Il me semblait que l’orgueil de vivre me montait au cerveau en voyant ces habits rouges et en écoutant cette musique pleine d’entrain.

Encore quelque temps de marche et je me trouverais, à ce qu’on me dit, sur la paroisse de Cramond ; et ce fut le nom de la maison des Shaws qui prit sa place dans mes questions.

Ce nom-là paraissait étonner les gens à qui je demandais mon chemin.

Tout d’abord je l’attribuai à mon costume plus que simple, à l’air campagnard qu’il me donnait, à la poussière dont je m’étais couvert pendant mon voyage, toutes choses qui n’étaient guère en rapport avec l’importance de l’endroit où je devais me rendre.

Mais quand deux personnes, peut-être même trois, m’eurent regardé de cette façon et en me faisant la même réponse, je commençai à me mettre dans la tête que c’étaient les Shaws eux-mêmes qui avaient je ne sais quoi d’étrange.

Afin de me tranquilliser sur ce point, je donnais à mes interrogations une forme différente.

Avisant un brave garçon qui avançait par une sente campé au haut de son char, je lui demandai s’il avait jamais entendu parler d’une maison qu’on appelait la maison des Shaws.

Il arrêta son char et me regarda de la même façon qu’avaient fait les autres.

— Oui, me dit-il, et pourquoi ?

— Est-ce une grande maison ? demandai-je.

— Assurément, répondit-il, pour sûr qu’elle est vaste et grande, la maison !