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car j’entendis l’escopette résonner sur le cadre de la fenêtre, et ce fut après un long, très long silence, et avec un singulier changement dans le timbre de la voix qu’il demanda ensuite :

— Votre père est-il mort ?

Je fus si surpris de cette interrogation que je ne pus trouver de voix pour répondre. Je restai là tout ébahi.

— Ah, oui, reprit l’homme : il est mort, cela ne fait aucun doute, et c’est ce qui vous amène devant ma porte que vous alliez enfoncer.

Il y eut un autre silence, puis il continua, d’un ton de défiance :

— Bien, mon garçon, je vais vous faire entrer.

Et il disparut de la fenêtre.


CHAPITRE III

JE FAIS CONNAISSANCE AVEC MON ONCLE


Aussitôt il se produisit un grand bruit de chaînes et de verrous, la porte fut ouverte avec précaution, et de nouveau fermée derrière moi dès que j’eus franchi le seuil.

— Entrez dans la cuisine, et ne touchez à rien, me dit la voix.

Pendant que l’habitant de la maison remettait en place tout ce qui défendait la porte, je me dirigeai à tâtons devant moi et je pénétrai dans la cuisine.

Le feu brillait avec un grand éclat, ce qui me per-