Page:Stevenson - Herminston, le juge pendeur.djvu/264

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— Est-ce que j’aurais un galant maintenant ? pensa-t-elle, avec un secret ravissement.

Tout le temps de la prière, sa principale occupation fut de dérober les bas roses aux yeux indifférents de mistress Hob — et de même pendant tout le temps du souper, tandis qu’elle faisait semblant de manger — et de même encore quand elle quitta sa famille pour monter à sa chambre ; ce ne fut que quand elle se trouva seule, avec sa nièce endormie, qu’elle put enfin détacher cette armure que le monde oblige à porter. Alors les mêmes paroles reprirent en elle le chant profond de son bonheur, d’un monde où tout était transformé et renouvelé, d’une journée qui s’était passée en paradis et d’une nuit qui devait ouvrir le ciel. Toute la nuit elle se vit transportée doucement par un fleuve de rêve, sous des arceaux enchantés ; toute la nuit elle caressa au fond de son cœur une espérance