Page:Stevenson - Herminston, le juge pendeur.djvu/28

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naient même d’un rayon de beauté matinale, qui ne devait pas s’épanouir. Elle se flétrit en grandissant, et (que ce fût à la suite des péchés de ses pères ou des chagrins de ses aïeules) lorsqu’elle arriva au moment de son épanouissement, elle était déjà sans vivacité et pour ainsi dire effacée ; elle n’avait plus de vie, plus d’entrain, ni de gaieté ; elle était pieuse, inquiète, tendre, larmoyante et bornée.

Beaucoup de gens s’étonnèrent de la voir se marier, tant elle paraissait si parfaitement faite de l’étoffe des vieilles filles. Mais le hasard la mit sur le chemin d’Adam Weir, tout nouvellement Lord-Juge, un homme connu, arrivé, un briseur d’obstacles, qui paraissait, bien que d’un âge déjà mûr, songer à prendre femme. Il était homme à estimer davantage l’obéissance que la beauté, cependant il semble bien qu’elle le frappa au premier abord :