Page:Stevenson - Herminston, le juge pendeur.djvu/7

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œuvre. Flaubert lui-même, peut-être, ne s’est pas plus obstinément documenté pour son roman carthaginois que Robert-Louis Stevenson pour cette histoire tout intime d’une famille écossaise.

Mais au lieu de corriger patiemment son texte d’année en année, comme faisait Flaubert, Stevenson préférait le récrire tout entier : car avec ses rêves de perfection formelle c’était surtout, de nature, un merveilleux improvisateur. Ces premiers chapitres de Weir of Hermiston, que dix ans durant il avait préparés, il les a dictés d’une seule traite, aux dernières semaines de sa vie. Et de là vient sans doute l’étrange impression qu’ils nous donnent, l’impression d’une œuvre qui serait à la fois très hâtive et très travaillée, rudimentaire et presque parfaite. Ce n’est en effet qu’une ébauche, mais à tout moment la trace s’y découvre d’un laborieux effort et d’une réflexion prolongée. Les caractères, notamment, y ont un relief, une précision, une pro-