Page:Stevenson - L’Île au trésor, trad. André Laurie.djvu/110

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J’aperçus le docteur qui poursuivait son agresseur jusqu’au bas du monticule et lui logeait un coup de pointe dans la tête.

« Restez autour de la maison, mes enfants !… » criait le capitaine.

Et même au milieu de ce tumulte je remarquai un changement notable dans sa voix.

J’obéis machinalement et je tournai vers l’est, mon couteau à la main. Au coin de la maison, je me trouvai face à face avec Andersen. Il poussa un hurlement sauvage en brandissant son coutelas. Mais je n’eus même pas le temps d’avoir peur : aussi prompt que l’éclair, je fis un saut de côté, avant que le coup se fût abattu sur moi, et perdant pied dans le sable, je roulai la tête la première sur la pente. J’avais eu le temps de voir les autres rebelles s’élancer tous à la fois sur la palissade pour en finir. L’un d’eux, coiffé d’un béret rouge, et son coutelas entre les dents, avait déjà enjambé le haut de la clôture ; un autre montrait sa tête un peu plus loin. Tout se passa si vite, qu’en me relevant je retrouvai ces deux hommes exactement dans la même attitude. Cependant, dans cet instant rapide, la victoire venait de se décider, et elle était pour nous.