Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/123

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un passage dallé et voûté, il arriva à la porte de la cellule où l’homme blessé gisait, gémissant. À son entrée, Carter sursauta violemment.

— Avez-vous amené le prêtre ? demanda-t-il.

— Pas encore, répondit Dick. Vous avez un mot à me dire d’abord. Comment mon père, Harry Shelton, a-t-il trouvé la mort ?

La figure de l’homme s’altéra soudain.

— Je ne sais pas, répondit-il, bourru.

— Si, vous le savez, répondit Dick, ne cherchez pas à m’éviter.

— Je vous dis que je n’en sais rien, répéta Carter.

— Alors, répondit Dick, vous mourrez sans confession. Ici je suis et ici je resterai. Il ne viendra aucun prêtre près de vous, soyez-en sûr. Car à quoi vous servirait la pénitence si vous n’avez pas l’intention de réparer le mal que vous avez fait ! Et, sans la pénitence, la confession n’est qu’une moquerie.

— Vous dites ce que vous n’avez pas l’intention de faire, maître Dick, dit Carter, tranquillement. Il est mal de menacer un mourant et, à dire vrai, cela ne vous va pas. Et, pour peu louable que ce soit, ce sera encore plus inutile. Restez si cela vous plaît. Vous condamnerez mon âme… Vous n’apprendrez rien ! C’est mon dernier mot. Et le blessé se tourna de l’autre côté.

En réalité, Dick avait parlé sans réfléchir et il