Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/146

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Bientôt les pas reprirent : puis, tout à coup, une raie de lumière brilla dans le plancher de la chambre dans un coin éloigné. Cela s’élargit ; on ouvrit une trappe, laissant entrer un flot de lumière. Ils pouvaient voir la forte main qui la soulevait ; et Dick leva son arc, attendant que la tête se montrât.

Mais il y eut un arrêt. D’un coin éloigné de Moat-House, des cris d’appel se firent entendre, d’abord une voix, puis plusieurs criant un nom. Ce bruit avait évidemment déconcerté le meurtrier, car la trappe fut silencieusement refermée, et les pas s’éloignèrent rapidement, passant de nouveau sous les jeunes gens, puis s’éteignirent dans le lointain.

C’était un moment de répit, Dick respira profondément, et, alors, alors seulement il écouta le bruit qui avait interrompu l’attaque et qui, d’ailleurs, augmentait plutôt. Partout, dans Moat-House, on courait, on ouvrait des portes en les faisant claquer, et la voix de Sir Daniel dominait tout ce branle-bas appelant « Joanna ».

— Joanna ! répéta Dick. Qui, diantre ! cela peut-il être ? Il n’y a pas de Joanna et il n’y en a jamais eu. Qu’est-ce que cela signifie ?

Matcham se taisait. Il semblait s’être éloigné. Une faible lumière d’étoiles entrait seule par la fenêtre, et, à l’autre bout de la pièce où tous deux étaient, l’obscurité était complète.