Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/15

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où mon lit est prêt. Mais vous, Bennet, vous resterez ici à vos risques, et, si vous arrivez à mon âge sans être pendu, c’est que le loyal vieil esprit anglais sera mort.

— Vous êtes le plus méchant butor de la forêt de Tunstall, répliqua Hatch, visiblement troublé par ces menaces. Allez, prenez vos armes avant l’arrivée de Sir Olivier. Assez bavardé. Si vous aviez parlé aussi longtemps avec Henri V, ses oreilles auraient été plus riches que sa poche.

Une flèche siffla dans l’air comme un énorme bourdon. Elle frappa le vieil Appleyard entre les omoplates et le traversa de part en part. Il tomba en avant, la face dans les choux. Hatch, avec un cri étouffé, sauta en l’air, puis, le corps plié en deux, courut gagner l’abri de la maison. En même temps, Dick Shelton s’était réfugié derrière un lilas, et avait tendu et épaulé son arc, menaçant la pointe de la forêt.

Pas une feuille ne bougea, les moutons paissaient paisiblement, les oiseaux s’étaient calmés : mais le vieillard était étendu avec une flèche d’une aune dans le dos ; et Bennet se tenait derrière la palissade, et Dick accroupi et prêt derrière le buisson de lilas.

— Voyez-vous quelque chose ? cria Hatch.

— Pas un rameau ne bouge, répondit Dick.

— C’est une honte de le laisser ainsi par terre, dit Bennet très pâle, et revenant d’un pas hésitant.