Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/200

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et de délivrer Joanna par la force. Les obstacles cependant étaient nombreux, et ses espions, arrivant l’un après l’autre, lui apportaient des nouvelles de plus en plus inquiétantes.

L’éveil avait été donné à Sir Daniel par l’escarmouche de la nuit précédente. Il avait augmenté la garnison de la maison dans le jardin, et, non content de cela, il avait disposé des cavaliers dans toutes les ruelles avoisinantes, en sorte qu’il pouvait être immédiatement prévenu de tout mouvement. En outre, dans la cour de son hôtel, des chevaux étaient sellés, et les cavaliers armés de toutes pièces n’attendaient qu’un signal pour partir.

L’entreprise de la nuit semblait de plus en plus difficile à exécuter, lorsque tout à coup la figure de Dick s’éclaircit.

— Lawless, cria-t-il, vous qui avez été matelot, pouvez-vous me voler un vaisseau ?

— Maître Dick, répliqua Lawless, si vous me donniez un coup de main, je consentirais à voler la cathédrale d’York.

Aussitôt, tous deux se mirent en route et descendirent vers le port. C’était un grand bassin situé entre des collines de sable, et entouré de monceaux de dunes, de vieux fatras en ruines et des bouges délabrés de la ville. Bien des bateaux pontés et des barques ouvertes y étaient à l’ancre, ou avaient été tirés sur le rivage.