Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/202

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vaisseau, le mettant en relief contre un banc de nuages menaçants ; et, dans cette lumière rapide, Dick, put voir deux hommes qui halaient la barque sur le flanc du vaisseau.

— Voilà, Monsieur, dit Lawless, remarquez-le bien ! Voilà le bateau pour ce soir.

Bientôt le canot fut détaché du flanc du vaisseau, et les deux hommes, le maintenant bien dans le vent, ramèrent vigoureusement vers le rivage. Lawless s’adressa à un flâneur.

— Comment l’appelez-vous ? demanda-t-il, désignant le petit navire.

— On l’appelle la Bonne Espérance de Dartmouth, répliqua le flâneur. Son capitaine, un nommé Arblaster, tient la rame d’avant dans la barque là-bas.

C’était tout ce que Lawless voulait savoir. Vite, remerciant l’homme, il fit le tour du rivage, jusqu’à une crique sablonneuse, vers laquelle se dirigeait la barque. Là, il prit position, et, sitôt qu’ils furent à portée de la voix, il ouvrit le feu sur les matelots de la Bonne Espérance.

— Eh quoi ! le compère Arblaster ! cria-t-il. Vous êtes le bien rencontré, oui, compère, vous êtes le très bien rencontré, par la croix ! Et est-ce là la Bonne Espérance ? Oui, je l’aurais reconnue entre dix mille !… une belle maîtresse, un beau vaisseau ! Mais, merci de ma vie, mon compère, voulez-vous boire un coup ? J’ai ma propriété à