Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/238

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savent se tirer d’affaire eux-mêmes. S’il me manque quelque chose, j’ai la langue bien pendue, et une voix comme une cloche de monastère… je demande, mon fils ; et si la demande ne réussit pas, le plus souvent je prends.

Le vieux coquin fit une grimace comique, et, bien que Dick fût ennuyé d’être à ce point l’obligé d’un personnage aussi équivoque, il lui fut impossible de contenir son hilarité.

Là-dessus, Lawless retourna au grand coffre et fut bientôt déguisé de la même façon ; mais, sous sa robe, Dick fut surpris de le voir dissimuler un paquet de flèches noires.

— Pourquoi faites-vous cela ? demanda-t-il. Pourquoi des flèches quand vous ne prenez pas d’arc ?

— Bah ! répliqua Lawless d’un ton léger, il est probable qu’il y aura des têtes cassées… pour ne pas dire des dos… avant que nous sortions sains et saufs, tous deux, d’où nous allons ; et, si quelqu’un tombe, je voudrais que notre compagnie en ait l’honneur. Une flèche noire, maître Dick, c’est le sceau de notre abbaye ; cela vous montre qui a écrit le billet.

— Si vous faites tant de préparatifs, dit Dick, j’ai ici quelques papiers que, dans mon propre intérêt et dans l’intérêt de ceux qui ont eu confiance en moi, il vaudrait mieux mettre en sûreté, plutôt que de les voir trouver sur moi. Où puis-je les cacher, Will ?