Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il fut quelque peu surpris de reconnaître dans la personne qu’il avait prise si brutalement, la petite jeune dame aux fourrures. Elle, de son côté, était choquée et terrifiée au-delà de toute expression et restait tremblante dans son étreinte.

— Madame, dit Dick, en la délivrant, je vous demande mille pardons ; mais je n’ai pas d’yeux en arrière et, par la messe, je ne pouvais pas deviner que vous étiez une femme.

La jeune fille continuait à le regarder, mais maintenant la terreur commençait à faire place à la surprise, et la surprise au soupçon. Dick, qui pouvait lire ces changements sur son visage, s’alarma pour sa propre sûreté dans cette maison hostile.

— Belle dame, dit-il, affectant l’aisance, souffrez que je vous baise la main en gage de votre pardon pour ma brutalité, et je pars aussitôt.

— Vous êtes un étrange moine, jeune homme, répliqua la jeune dame, le fixant d’un regard à la fois hardi et pénétrant, et à présent que ma première surprise est à peu près passée, je peux voir le laïque dans chaque mot que vous prononcez. Que faites-vous ici ? Pourquoi portez-vous ce costume sacrilège ? Venez-vous dans un esprit de paix ou de guerre ? Et pourquoi épiez-vous Lady Brackley comme un voleur ?

— Madame, répliqua Dick, d’une chose je vous prie d’être très sûre : je ne suis pas un voleur. Et