Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/260

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— Paix, imbécile, cria Dick, et il le poussa durement contre le mur. En deux mots… s’il peut se faire qu’un homme puisse me comprendre, étant plus plein de vin que de bon sens… en deux mots et au nom de Marie, sortez de cette maison, ou, si vous continuez à rester, non seulement vous serez pendu, mais moi aussi ! Allons ! debout, vivement ! ou par la messe, j’oublierais que je suis un peu votre capitaine et un peu votre débiteur ! Allez !

Le faux moine était maintenant en train de recouvrer quelque peu l’usage de son intelligence ; et la vibration de la voix de Dick, et l’éclat de son regard imprimèrent le sens de ses paroles.

— Par la messe, cria Lawless, si on n’a pas besoin de moi, je peux m’en aller ; et il s’en retourna, suivant le corridor d’un pas incertain, puis descendit les étages en se cognant aux murs.

Sitôt qu’il fut hors de vue, Dick retourna à sa cachette, absolument résolu à voir l’affaire jusqu’au bout. La prudence l’invitait à s’en aller ; mais l’amour et la curiosité l’emportèrent.

Le temps s’écoula lentement pour le jeune homme, serré debout derrière la tenture. Le feu dans la chambre s’éteignit peu à peu, la lampe baissait et fumait, et toujours aucun signe de retour de qui que ce fût vers les parties hautes de la maison, toujours le bruit confus et le cliquetis du souper résonnait de loin en bas, et toujours,