Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/264

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parlez, et faites nous entendre de hardis conseils.

Dick était confus que l’exagération de ses propres paroles lui fût ainsi jetée à la figure ; il rougit, mais parla avec fermeté.

— En vérité, dit-il, nous sommes dans une mauvaise passe. Si, pourtant, je pouvais sortir de cette maison pour une demi-heure, je me dis en toute sincérité que tout pourrait encore aller ; et, quant au mariage, il serait empêché.

— Et, quant aux lions, contrefit la jeune fille, ils seront chassés.

— Je vous demande pardon, dit Dick. Je ne parle pas en ce moment comme un homme qui se vante, mais plutôt comme quelqu’un qui cherche aide et conseil ; car, si je ne sors pas de cette maison, à travers ces sentinelles, je puis faire moins que rien. Comprenez-moi, je vous prie.

— Que disiez-vous qu’il était rustique, Joan ? demanda la jeune fille. Je vous garantis qu’il a une bonne langue ; sa parole est alerte, douce et hardie à plaisir. Que voulez-vous de plus ?

— Non, soupira Joanna, avec un sourire, on a changé mon ami Dick, c’est vrai. Quand je l’ai vu, il était fruste. Mais il importe peu ; il n’y a pas de remède à mon pénible sort, et il faut que je sois Lady Shoreby.

— Eh bien ! donc, dit Dick, je vais tout de même tenter la chance. On ne fait pas grande attention à un frère, et si j’ai trouvé une bonne fée pour me