Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/268

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signe à Sir Olivier de s’éloigner des archers d’un pas ou deux ; et aussitôt que le prêtre l’eut fait — je ne peux espérer vous tromper, dit-il, ma vie est dans vos mains.

Sir Olivier tressaillit violemment ; ses grosses joues pâlirent, et un moment il garda le silence.

— Richard, dit-il, qu’est-ce qui vous amène ici, je ne sais ; mais je ne doute guère que ce soit mal. Cependant, pour la bonté passée, je ne voudrais pas vous livrer moi-même. Vous resterez là jusqu’à ce que Lord Shoreby soit marié, et que tous soient rentrés sans encombre, et, si tout va bien, et si vous n’avez combiné aucun malheur, à la fin vous irez où vous voudrez. Mais, si vous poursuivez un but sanglant, que le sang retombe sur votre tête. Amen !

Et le prêtre se signa dévotement, se retourna et s’inclina dans la direction de l’autel.

Là-dessus, il dit quelques mots aux soldats, et, prenant Dick par la main, le conduisit vers le chœur et le plaça dans la stalle à côté de la sienne, où, par pure décence, le jeune homme dut aussitôt s’agenouiller et paraître occupé de ses dévotions.

Son esprit et ses yeux étaient pourtant sans cesse en mouvement. Il remarqua que trois des soldats, au lieu de retourner à la maison, avaient pris tranquillement une position avantageuse dans une aile ; et il ne put douter qu’ils l’eussent fait par ordre de Sir Olivier. Il était donc pris au piège. Il