Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/274

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vous connaissez sa manière… il l’empêchera !

— Eh bien ! alors, répliqua Dick tranquillement, vous et moi, mon pauvre frère, sommes deux hommes morts ; car je suis ici prisonnier comme suspect, et ma tête répond de ce mariage qu’il se propose de troubler. J’ai un joli choix, par la croix ! perdre ma fiancée ou la vie ! Eh bien le dé est jeté… ce sera la vie.

— Par la messe, cria Lawless, se levant à demi, je suis fini !

Mais Dick lui mit vite la main sur l’épaule,

— Ami Lawless, restez tranquille, dit-il. Si vous avez des yeux, regardez là-bas, dans le coin, près de l’arceau du sanctuaire, ne voyez-vous pas qu’à votre simple mouvement pour vous lever les hommes d’armes, là-bas, sont debout, et prêts à vous arrêter ? Rendez-vous aussi, ami. Vous étiez brave sur le navire quand vous croyiez mourir comme un marin ; soyez brave encore maintenant que vous allez mourir bientôt sur le gibet.

— Maître Dick, dit Lawless haletant. La chose est venue sur moi un peu soudainement, mais donnez-moi le temps de reprendre haleine et j’aurai le cœur aussi hardi que vous.

— Voilà mon brave compagnon ! répliqua Dick. Et cependant, Lawless, c’est bien à contre-cœur que je meurs, mais gémir ne sert à rien, pourquoi gémir ?

— C’est sûr, approuva Lawless, et une nique