Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/279

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yeux, j’arracherai un gémissement à ta carcasse. Qu’on l’emmène, ajouta-t-il, ce n’est pas ici le lieu. Menez-le dans ma maison. Il subira la torture dans chaque jointure de son corps.

Mais Dick, repoussant ceux qui l’avaient pris, éleva la voix :

— Sanctuaire, cria-t-il, sanctuaire ! Holà ! mes pères ! On veut m’arracher de l’église !

— De l’église que tu as souillée par un meurtre, garçon, ajouta un homme grand et magnifiquement vêtu.

— Sur quelle preuve ? cria Dick. On m’accuse de quelque complicité, mais sans un grain de preuve. J’étais, il est vrai, un prétendant à la main de cette damoiselle ; et, j’aurai la hardiesse de le dire, elle accueillait ma cour avec faveur. Mais quoi ? Aimer une fille n’est pas un crime, je pense !… non, pas plus que gagner son amour. Hors cela, je suis ici libre de tout crime.

Il y eut un murmure d’approbation parmi les assistants, tant Dick déclarait hardiment son innocence ; mais en même temps une masse d’accusateurs s’éleva de l’autre côté, disant comment il avait été trouvé la nuit précédente dans la maison de Sir Daniel, et comment il portait un déguisement sacrilège, et au milieu de cette Babel, Sir Olivier, de la voix et du geste, indiqua Lawless comme complice du fait. Il fut à son tour enlevé de son siège et placé à côté de son chef. Les sen-