Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/322

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

derrière et vit un page qui lui tendait une jaque de cuir renforcée de brillantes plaques d’acier.

— C’est de la part de Lord Gloucester, dit le page, il a remarqué, Sir Richard, que vous n’étiez pas protégé.

Dick, la joie au cœur de s’entendre appeler ainsi, se mit sur pieds pour endosser, avec l’aide du page, la cotte protectrice. À ce moment, deux flèches résonnèrent sans dommage sur les plaques, et une troisième renversa le page à ses pieds, mortellement blessé.

Pendant ce temps, le corps tout entier des ennemis s’était progressivement avancé à travers la place, et était maintenant si près que Dick donna l’ordre de répondre à leurs coups. Aussitôt, derrière la barricade et des fenêtres des maisons, une pluie de flèches vola en sens contraire, portant la mort. Mais ceux de Lancastre, comme s’ils avaient simplement attendu ce signal, répondirent par des cris, et coururent à la barricade, les cavaliers restant en arrière, visières baissées.

Il y eut alors une lutte obstinée et meurtrière, corps à corps. Les assaillants, tenant d’une main leurs épées, de l’autre s’efforçaient d’arracher les matériaux de la barricade. De l’autre côté, les rôles étaient renversés et les défenseurs s’exposaient comme des fous pour protéger leur rempart. Ainsi pendant quelques minutes la lutte fit rage presque en silence, amis et ennemis tombant l’un