Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/328

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Il y avait un cadran sur le mur d’une des maisons de côté ; le froid soleil d’hiver y marquait dix heures du matin.

Dick se retourna vers l’homme qui était près de lui, un petit archer insignifiant qui liait une blessure à son bras.

— Ç’a été un beau combat, dit-il, et, par ma foi, ils ne nous chargeront plus.

— Sir, dit le petit archer, vous avez très bien combattu pour York, et encore mieux pour vous-même. Jamais, en si peu de temps, un homme n’a tant avancé en grâce auprès du duc. Qu’il ait confié un tel poste à quelqu’un qu’il ne connaissait pas est merveilleux. Mais, gare à votre tête, Sir Richard ! Si vous vous laissez vaincre… Si vous reculez seulement d’une semelle… la hache ou la corde seront le châtiment ; et je suis ici, si vous faisiez quelque chose de douteux, je vous le dis honnêtement, pour vous poignarder par derrière.

Dick ébahi regardait le petit homme.

— Vous ! cria-t-il. Et par derrière !

— C’est ainsi, répliqua le petit homme. Et, parce que je n’aime pas la chose, je vous le dis. Il vous faut maintenir le poste, Sir Richard, à vos risques. Oh ! notre bossu est une bonne lame et un brave guerrier ; mais qu’il soit de sang-froid ou dans l’action, il veut toujours que tout se passe exactement selon ses ordres. Si quelqu’un y manque ou le gêne, il faut mourir.