Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/369

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je le veux, Dick, de tout mon cœur, répondit-elle.

— Hé, Monsieur, je croyais que vous vouliez vous faire moine, dit une voix à leurs oreilles.

— Alicia ! cria Joanna.

— Moi-même, répondit la jeune femme, s’avançant. Alicia que vous avez laissée pour morte, et que votre chasseur de lions a trouvée et ramenée à la vie, et à qui, ma foi, il a fait la cour, si vous voulez le savoir.

— Je ne le croirai pas, s’écria Joanna, Dick !

— Dick ! imita Alicia, Dick, oui vraiment. Hé, beau Monsieur, et vous abandonnez de pauvres damoiselles en détresse, continua-t-elle, se tournant vers le jeune chevalier. Vous les laissez derrière des chênes. Mais on a raison, le temps de la chevalerie est fini.

— Madame, s’écria Dick, désespéré, sur mon âme, je vous avais oubliée complètement. Madame, il faut me pardonner. Vous voyez, j’avais retrouvé Joanna !

— Je ne suppose pas que vous l’ayez fait exprès, répliqua-t-elle. Mais je serai cruellement vengée. Je vais dire un secret à lady Shelton — la future lady Shelton, ajouta-t-elle, avec une révérence. Joanna, continua-t-elle, je crois, sur mon âme, que votre fiancé est un hardi compagnon dans la bataille, mais il est, laissez-moi vous le dire crûment, le plus douceâtre nigaud d’Angle-