Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/378

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— Voyez-vous, Sir Daniel, c’est le matin de mon mariage, et le soleil qui va se lever là-bas, éclairera le plus beau jour qui ait brillé pour moi. Vous portez la peine de votre crime, la mort de mon père, et vos pratiques envers moi, votre pupille. Mais j’ai moi-même commis des fautes, j’ai contribué à des morts d’hommes, et, en cet heureux jour, je ne veux être ni juge ni bourreau. Fussiez-vous le diable, vous pourriez aller où vous voulez, s’il ne tenait qu’à moi. Obtenez le pardon de Dieu ; le mien, je vous l’accorde volontiers. Mais aller à Holywood, c’est une autre affaire. Je porte les armes pour York, et je ne souffrirai pas d’espion dans leurs lignes. Tenez-vous donc pour assuré, si vous faites un pas, que j’élèverai la voix et appellerai le poste le plus voisin pour qu’il s’empare de vous.

— Vous vous moquez de moi, dit Sir Daniel. Je n’ai de sûreté qu’à Holywood.

— Cela m’est égal, répliqua Richard. Je vous laisse aller vers l’est, l’ouest ou le sud, pas au nord. Holywood est fermé pour vous. Allez, et n’essayez pas de revenir. Car, une fois que vous serez parti, j’avertirai tous les postes autour de cette armée, et il y aura une si active surveillance sur tous les pèlerins, que, fussiez-vous le diable lui-même, vous pâtiriez de le tenter.

— Vous me condamnez, dit Sir Daniel, d’un air sombre.