Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE II

DANS LES MARAIS


Il était près de six heures, par ce matin de mai, lorsque Dick, à cheval, prit, à travers les marais, le chemin du retour. Le ciel était tout bleu ; un vent fort et continu soufflait joyeusement ; les ailes des moulins tournaient ; et les saules dans les marais ondulaient et brillaient comme un champ de blé. Il avait été toute la nuit en selle, mais il avait le cœur solide et le corps vigoureux, et il chevauchait gaiement.

Le sentier descendait de plus en plus dans le marais, en sorte que la vue de tous les points de repère environnants s’y perdait, excepté le moulin de Kettley sur le monticule derrière le cavalier, et la pointe extrême de la forêt de Tunstall, loin devant lui. Des deux côtés étaient de grands champs d’ajoncs en fleurs et de saules, des mares plissées par le vent, et de dangereuses fondrières, d’un vert d’émeraude, bien faites pour attirer et trahir le voyageur. Le sentier traversait le marécage presque en ligne droite. Il était très