Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/50

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comme si elle avait été Mahomet. C’était une brave fille.

— Soit, mais, bon maître Richard, conclut Matcham, si vous aimez si peu les filles, vous n’êtes pas vraiment un homme naturel ; car Dieu a fait les deux avec intention, et a répandu dans le monde le sincère amour, pour être l’espoir de l’homme et le soutien de la femme.

— Fi, dit Richard, vous êtes une poule mouillée de rabâcher ainsi sur les femmes. Si vous croyez que je ne suis pas un vrai homme, descendez sur le sentier, et soit à coups de poing, soit à l’épée, ou bien avec l’arc et les flèches, votre corps éprouvera si je suis un homme.

— Non, je ne suis pas batailleur, dit Matcham énergiquement. Je ne veux pas faire la moindre offense. Je veux plaisanter seulement. Et, si je parle de femmes, c’est que j’ai entendu dire que vous alliez vous marier.

— Moi, me marier ! s’exclama Dick. Bon, c’est la première nouvelle. Et qui épouserai-je ?

— Une Joanna Sedley, répliqua Matcham en rougissant. C’est une combinaison de Sir Daniel ; il a de l’argent à gagner des deux côtés ; et j’ai entendu la pauvre fille se lamenter de cette union à faire pitié. Il paraît qu’elle est de votre avis, ou bien que le fiancé lui déplaît.

— Bah ! le mariage est comme la mort, il vient pour tout le monde, dit Richard avec résignation.