Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Bon Dick, pardonnez-moi, s’écria l’autre. Oui, vous êtes le meilleur cœur d’Angleterre ; c’était pour rire. Pardonnez-moi, gentil Dick.

— Non, pas de mots bêtes, répliqua Dick, un peu embarrassé par la chaleur de son compagnon. Il n’y a pas de mal. Je ne suis pas susceptible, Dieu merci.

Et à ce moment, le vent qui soufflait en plein dans leur dos leur apporta la discordante fanfare du trompette de Sir Daniel.

— Écoutez, dit Dick, on sonne le boute-selle.

— Ah, dit Matcham, ils se sont aperçus de ma fuite, et maintenant je n’ai plus de cheval, et il devint pâle comme un mort.

— Quelle mine ! répondit Richard. Vous avez une grande avance, et nous sommes près du bac. Et il me semble que c’est moi qui n’ai pas de cheval.

— Hélas, on va me prendre ! cria le fugitif. Dick, bon Dick, je vous supplie, aidez-moi encore un peu !

— Allons, bon, qu’est-ce qui te prend ? dit Richard. Il me semble que je vous aide très manifestement. Mais cela me fait de la peine de voir un compagnon si abattu ! Et écoutez, John Matcham — puisque vous vous appelez John Matcham — moi, Richard Shelton, advienne que pourra, je vous verrai sain et sauf à Holywood. Que les saints me le rendent si je vous fais faute. Allons, remettez-vous un peu, Sir Blancheface. Le chemin est