Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/60

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je nage comme un boulet de canon. Et il se tourna immédiatement vers l’île.

Au milieu de la rivière, Hughes le passeur nageait avec son bateau la coque en l’air, tandis que Jean-des-Marais, furieux du mauvais résultat de son coup, lui criait de se dépêcher.

— Venez, John, dit Shelton, il faut courir ! Avant que Hughes ait halé son bateau de l’autre côté où, tous les deux, ils pourront le remettre droit, il faut que nous soyons déjà loin.

Et, joignant l’exemple à la parole, il se mit à courir, faisant mille détours parmi les saules et dans les endroits marécageux, sautant de touffe d’herbes en touffe d’herbes.

Il n’avait pas le temps de se rendre compte de la direction qu’il prenait, tout ce qu’il pouvait faire, était de tourner le dos à la rivière et de courir de toutes ses forces.

Bientôt, cependant, le terrain commença à monter, ce qui prouvait qu’il était bien dans la bonne direction et, bientôt après ils arrivèrent à un talus de tourbe solide où des ormes commençaient à se mêler aux saules.

Mais là, Matcham, qui se traînait loin en arrière, se jeta par terre.

— Laissez-moi, Dick, dit-il haletant, je n’en peux plus.

Dick se retourna et revint vers l’endroit où son compagnon était étendu.