Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/89

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dans un autre endroit. Les bois de tous côtés se remplirent du bruit de gens se faisant jour à travers le sous-bois ; un daim étonné sortit du bois dans la plaine, s’arrêta une seconde sur trois pieds, le nez en l’air, et de nouveau s’enfonça dans le fourré.

Selden courait et bondissait encore ; de moment en moment une flèche le suivait, mais le manquait toujours. On pouvait commencer à croire qu’il allait échapper. Dick avait son arc tout armé prêt à le soutenir ; Matcham lui-même, oubliant son propre intérêt, était de tout cœur avec le pauvre fugitif, et les deux jeunes garçons étaient tout animés et tout tremblants jusqu’au fond du cœur.

Il était à cinquante mètres d’eux environ, quand une flèche l’atteignit, et il tomba. Il fut debout presque aussitôt, mais alors il courut en boitant, et, comme un aveugle, s’écarta de sa direction.

Dick sauta sur ses jambes et lui fit signe.

— Ici, cria-t-il, par ici ! Il y a du secours, courez, l’ami, courez !

Mais juste à ce moment une seconde flèche frappa Selden à l’épaule, entre les plaques de son brigantin et, traversant sa jaque, le jeta par terre comme une pierre.

— Oh ! le pauvre ! cria Matcham, les mains jointes.

Et Dick pétrifié restait debout sur la colline, cible pour les archers.