Page:Stevenson - Le Cas étrange du docteur Jekyll.djvu/125

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« Voilà comme on marche toute la journée, Monsieur, » dit Poole à voix basse ; « et aussi une bonne partie de la nuit ; les pas ne s’interrompent qu’à l’arrivée d’un nouvel échantillon venant de chez le pharmacien. Ah ! il n’y a qu’une mauvaise conscience qui puisse être ainsi ennemie du repos. Oh ! Monsieur, chacun de ces pas indique du sang traîtreusement versé. Mais attendez, ne faites pas de bruit, approchez-vous un peu plus près ; rappelez-vous votre vieille amitié, écoutez de tout votre cœur, et dites-moi : est-ce là le pas du docteur ? »

La marche était légère, lente, irrégulière, avec un certain balancement. Elle était certainement bien différente de la démarche lourde et écrasante de Henry Jekyll. Utterson soupira :

« N’y a-t-il jamais eu autre chose que vous ayez remarqué ? » demanda-t-il.