Page:Stevenson - Le Cas étrange du docteur Jekyll.djvu/152

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dis-je, « vous oubliez que je n’ai pas encore le plaisir de vous connaître. Asseyez-vous, s’il vous plaît. » Je lui donnai l’exemple en m’asseyant moi-même, dans ma chaise accoutumée, prenant, autant que me le permettaient l’heure tardive, la nature de mes préoccupations et l’horreur que j’avais de mon visiteur, l’air habituel avec lequel je recevais mes malades.

« Je vous demande pardon, docteur Lanyon, » reprit-il assez civilement. « Ce que vous dites est très juste, et mon impatience a empiété sur ma politesse. Je viens ici, à l’instance de votre collègue le docteur Jekyll, pour une affaire de quelques instants, et j’avais compris… » (ici il s’arrêta, porta la main à sa gorge, et je pus m’apercevoir, qu’en dépit de sa manière composée, il était en train de lutter contre l’approche d’une attaque hystérique), « j’avais compris qu’un tiroir… »