Aller au contenu

Page:Stevenson - Le Cas étrange du docteur Jekyll.djvu/188

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de ma victime, goûtant un plaisir extrême à chaque coup que je donnais, et ce ne fut que quand la fatigue s’empara de moi soudainement, et au plus haut degré de mon délire, que je fus frappé au cœur par un tressaillement froid de terreur. Le jour se fit à mes yeux, je vis ma vie entièrement perdue, et je fuis cette scène d’horreur, fier et tremblant à la fois, mon appétit pour le mal satisfait et stimulé, l’instinct de la conservation surexcité au plus haut degré. Je courus à la maison dans Soho, et, pour plus de sûreté, je détruisis mes papiers ; ensuite, je me promenai par les rues éclairées, partagé entre la joie et la crainte, le cœur léger, me réchauffant dans mon crime, en imaginant d’autres pour plus tard ; et cependant hâtant le pas et prêtant l’oreille, me croyant poursuivi par la justice vengeresse. Hyde avait une chanson sur les lèvres en composant